RMT DévAB : actes du colloque "Transversalités de l’agriculture biologique" juin 2011
Réseau, Bio, Développement, Innovation, Partenariat

A propos du RMT DévAB
Le RMT DévAB est né d'un contexte favorable à l'agriculture biologique, notamment suite au Grenelle de l'environnement et au plan Barnier. Ses objectifs principaux étaient :
- Développer la production en AB, ses performances agronomiques, environnementales et économiques,
- Faciliter l'élaboration de projets et les échanges de connaissances par le décloisonnement des acteurs et des structures et
- Développer la visibilité européenne de la France, et les collaborations internationales.
Le RMT DévAB s'est inscrit dans une démarche de soutien aux politiques publiques, notamment le PNDAR (Plan National de Développement Agricole et Rural) et le programme « Ambition Bio 2017 ».
Le colloque "Transversalités de l’agriculture biologique" des 23 et 24 juin 2011, Strasbourg
Attention : ce texte a été rédigé en 2011. Dans un soucis de le conserver dans l'état d'esprit dans lequel il a été écrit, il n'a pas été remanié et reste donc écrit, en partie, au futur.
La justification de l’engagement ou de la conversion d’agriculteurs dans un mode de production en agriculture biologique (AB) repose en grande partie sur les dimensions transversales de cette activité. En effet, les motivations obéissent à plusieurs finalités ou conduites (économiques, agronomiques, environnementales, sociales, éthiques, esthétiques, émotionnelles, militantes) et sont orientées selon des objectifs et des valeurs tout autant différents. Mais, nous sommes aujourd’hui dans un contexte de transformations importantes de l’AB. La multiplication des exploitations, l’augmentation des surfaces cultivées et des volumes de production, la forte hausse des importations et l’accroissement de la demande modifient les façons de pratiquer, de penser et de vivre l’activité. Il s’ensuit notamment un processus d’accélération et d’élargissement des échanges qui contribue à remettre en cause les savoirs et les savoir-faire acquis.
Notre colloque propose de réinterroger nos connaissances sur l’AB à la lumière des transformations actuelles en croisant les domaines sociaux, économiques, agronomiques, politiques, environnementaux et scientifiques. Pour cela, nous retenons quatre thématiques qui seront débattues en atelier : les nouveaux enjeux économiques, les pratiques et les discours, les questions identitaires, les passerelles scientifiques.
L’atelier sur les nouveaux enjeux économiques analyse les conséquences de l’ouverture et de la réorganisation des marchés de l’AB sur la restructuration des systèmes de production. Les agriculteurs et les acteurs industriels, commerciaux et institutionnels repensent l’organisation des fermes, des filières et des territoires. Ainsi, notre colloque propose deux types d’interrogation. Une première renvoie au devenir des spécificités de l’AB telles que la requalification des procédures de labellisation, les outils de mesure de la qualité ou l’émergence de nouveaux débouchés. Une seconde renvoie à des analyses traditionnelles en agriculture telles la performance de l’activité, les systèmes de régulation ou la structuration des filières.
L’interrogation sur les transversalités prend appui sur des pratiques et des discours qui sont « la marque de fabrique » de l’agriculture biologique. En effet, ce mode de production est aisément identifiable grâce aux éléments de réponses originaux qu’il apporte en termes de santé, d’alimentation, de proximité, d’éthique, d’émotions, de savoirs. Ces acquis font de l’agriculture biologique un mouvement social qui apporte des contributions aux débats plus généraux de nos sociétés. Nous nous demanderons dans quelle mesure les transformations de l’économie modifient ces visées et quelles sont les réponses apportées par les agriculteurs. En ce sens, l’atelier sur les pratiques et les discours aborde aussi bien la question de la vulnérabilité et du risque que la part faite aux expériences innovantes et aux processus de mise en durabilité des exploitations agricoles.
L’atelier consacré aux questions identitaires propose une réflexion sur les recompositions sociales et économiques nées des transformations récentes de l’agriculture biologique. Ainsi, la question des tensions nous permet d’interpréter les choix des agriculteurs quand il s’agit de systèmes de production ou les politiques locales et nationales quand il s’agit de réorganiser une filière ou de promouvoir des territoires. De même, les évolutions récentes dans le rapport entre les dimensions productives et éthiques de l’agriculture biologiques sont à l’origine d’une réaffirmation ou d’une réorientation dans la conception du métier. Enfin, la multiplication des modes de production liées à l’écologisation des pratiques invite à s’interroger sur les phénomènes de concurrence ou de synergie, c’est-à-dire au devenir de l’agriculture.
Nous accordons une attention particulière aux passerelles scientifiques qu’exige l’étude de l’agriculture biologique. L’augmentation de la demande en produits bios et les fortes injonctions politiques pour un développement de la filière dopent la production. La recherche agronomique suit et accompagne le mouvement. Le nombre de programmes se multiplie. La vocation transversale de l’agriculture biologique pourrait laisser penser à une pluralité des analyses de son évolution. Il conviendra d’établir un bilan des savoirs produits et de leurs conditions de production. La multiplicité des connaissances requises pour la pratique et le développement de l’agriculture biologique nécessite que l’on dépasse les barrières qui séparent l’agronomie des sciences sociales ou humaines et oblige à construire de nouveaux outils scientifiques. De même, elle appelle à une mise en réseau qui reste en grande partie à construire, entre la recherche, la formation et le développement.
A qui est destiné ce livrable ?
Toute personne curieuse de connaitre l'état des connaissances sur l'AB à date, en particulier autour des 4 thématiques qui ont été débattues lors du colloque : les nouveaux enjeux économiques, les pratiques et les discours, les questions identitaires, les passerelles scientifiques.
Nombre de pages : 657 pages en tout :
- Introduction : 40 pages
- Actes de l'atelier A "Enjeux économiques" 144 pages
- Actes de l'atelier B "Pratiques et discours" 151 pages
- Actes de l'atelier C "Questions identitaires" 151 pages
- Actes de l'atelier D "Passerelles scientifiques" 171 pages
Année de publication : 2011
Éditeurs : RMT DévAB
Langue : français
Contributeurs : Mohamed Akli ACHABOU, IPAG ; Jasmin SAINTE BEUVE, INRA Rennes ; Caroline PETIT, AgroParisTech ; Julien LABRIET, FNAB ; Jean Louis PERNIN, IUT Tarbes ; Noellie OUDET, Bio Intelligence Service ; Keiishi ISHII, Japon ; Michael KUEGLER, Allemagne ; Eric CAHUZAC, INRA Toulouse ; Claire TOURET, FNAB ; Catherine DELHOUME, La Salle-Beauvais ; Philippe FLEURY, ISARA-Lyon ; Christian NICOURT, INRA Ivry ; Roger LE GUEN, Groupe ESA ; Sophie MADELRIEUX, Cemagref ; Roger LE GUEN, Groupe ESA ; Hélène CLERC, OPABA ; Jean Louis PERNIN, IUT Tarbes ; Jürgen RECKNAGEL, Allemagne ; Bruno COLOMB, INRA Toulouse ; Marina TRITZ, Université de Strasbourg ; Xavier COQUIL, INRA Mirecourt ; Johanna SCHÜSSLER, Allemagne ; Aurélie CARDONA, INRA Grignon ; Natacha SAUTEREAU, INRA Avignon ; Denise VAN DAM, Belgique ; Claire LAMINE, INRA Avignon ; Julien BLANC, CNRS ; Guillaume CHRISTEN, Université de Strasbourg ; Florence HELLEC et André BLOUET, INRA Mirecourt ; Benoît LEROUX, EHESS ; Ogün SINER, Université Paris Ouest ; Jean Luc FAVREAU, ENFA ; Pierre STASSART, A. BRANDENBURG et K. ISAGUIRE, Belgique ; Jacques CABARET, INRA Tours; Masatoshi FUNABASHI, Sony Computer Science Laboratories Inc., Japon ; Audrey VINCENT, ISARA-Lyon ; Stéphane BELLON, INRA Avignon; Sabine ZIKELI, Allemagne ; Laetitia FOURRIÉ, ITAB ; Laura SAYRE, INRA Dijon ; Laetitia FOURRIÉ, ITAB ; Sophie VALLEIX, ABioDoc; Jean-Marie MORIN, DGER Formabio.