Type de ressource
Projet

Bonz'Ail

Chapô

Ligneux envahissants, ail, dévitalisation, multi-contexte

Visuel
Fichier image
Dévitalisation d'une souche par l'utilisation de gousses d'ail
Contenus

Explorer le potentiel de l'ail pour dévitaliser les ligneux envahissants

Descriptif du projet

Contexte

La dévitalisation des ligneux exotiques envahissants ou à caractère invasif et bien souvent un impératif pour envisager de contrôler leur développement et leur expansion. En effet, lorsque le revêtement est imperméable, le terrain risque d'être déstructuré par la suppression mécanique des souches, la portance du sol ne permet pas d'utiliser des engins imposants, les solutions mécaniques ne sont pas envisageables et il est alors nécessaire d'induire la mort de l'arbre par l'utilisation de dévitalisants chimiques. Actuellement, il n'existe aucune substance d'origine naturelle reconnue comme efficace et légalement utilisable. Parfois par manque de connaissance de la réglementation en vigueur, les gestionnaires se retrouvent alors à tester et expérimenter des solutions illégales (toute substance ou produit à action dévitalisante doit soit être homologuée en tant que produit phytopharmaceutique, soit être approuvée en tant que substance de base (cf Règlement (CE) 1107/2009 du 21 octobre 2009 concernant la mise en marché des produits phytopharmaceutiques) dont ni l'efficacité ni l'impact sur la biodiversité, les milieux ou la santé humaine n'a été évalué et posent pourtant questions (hydrocarbures, sels de déneigement, nitrate de sodium, huiles essentielles…).  Parmi ces alternatives, certaines substances d'origine naturelle à profil doux s'avèrent cependant prometteuses et pourraient demain se retrouver autorisées si l'ensemble des conditions requises étaient réunies et si une procédure dans ce sens était lancée.
C'est le cas de la gousse d'ail qui en étant directement insérée dans la souche de ligneux abattus semble induire la mort de l'arbre. Parmi ces atouts, on trouve son statut de denrée alimentaire, sa grande disponibilité et son faible coût. Ceci permet d'ailleurs d'envisager une utilisation opérationnelle et pratique par les professionnels aussi bien que par les particuliers, en France métropolitaine et dans les territoires et départements d'outre-mer.

 

Enjeux (Problématique)

Si cette technique est déjà connue et pratiquée par des jardiniers et des gestionnaires professionnels, il existe cependant peu d'informations sur son mode d'action, les conditions de mise en œuvre de cette technique, et son efficacité en fonction de différents paramètres (essence végétale visée, période d'intervention, mode d'application, « dose », conditions pédoclimatiques…). Rien n'est suffisamment éclairant à ces sujets, que ce soit dans la littérature scientifique ou grise. Pour permettre son déploiement et une utilisation encadrée et sécurisée, il est donc nécessaire d'apporter des connaissances de base sur ces aspects afin que les gestionnaires puissent se saisir de cette technique une fois celle-ci approuvée.

 

Objectifs du projet

Conforter dans un cadre expérimental les résultats d'efficacité observés sur le terrain (plus efficace sur ailante, potentiel intéressant sur les essences rejetant peu).

Si les résultats des expérimentations permettent de confirmer l'intérêt de cette technique :

  • Offrir au gestionnaire ayant à gérer des populations de ligneux envahissants une alternative accessible, à faible coût, un large spectre d'action, utilisable dans de nombreux contextes, écologique et impact limité voire nul sur les espèces non cibles et le milieu (qu'il soit artificialisé ou naturel) :

   → Là où les dévitalisant chimiques (donc produit à base de glyphosate) reste autorisé et continue à être utilisés (tel que le long des infrastructures de transport ou des raisons de sécurité, pour la gestion des organismes nuisibles réglementés par le code rural - dévitalisation de platane atteint par le chancre coloré en particulier le long de cours d'eau, d'agrumes atteint par le Huanglongbing…).

   → Là où sont parfois utilisés des techniques et produits polluants, non autorisé ou déstructurant pour le milieu lorsque les dévitalisant chimiques sont interdits et fautent d'autres solutions adaptées.

  • Définir un ou des protocoles d'utilisation permettant de maximiser l'efficacité tout en contenant le temps de travail et les coûts.

  • Comparez l'efficacité avec celles (connues) des techniques actuellement mises en œuvre et autorisées (abattage, produits dévitalisants…).

  • Définir de premiers exemples de contextes (espèce – habitat - condition pédoclimatique - zone bio géographique) où la technique serait ou non efficace. Une pratique de terrain permettra ensuite dans les années à venir de continuer à préciser les contextes d'utilisation adaptés.

  • Comprendre comment l'ail induit un effet dévitalisant, les processus biochimiques à l'origine de l'effet, la dynamique de l'effet dans le temps, et les éventuels effets non intentionnels.

Le programme permettra également de contribuer au plan national de sortie du glyphosate en offrant une alternative à celui-ci pour les usages dévitalisation. Dans le même sens, il contribuera également au plan Ecophyto II+ en offrant une alternative aux dévitalisants chimiques.

 

Résumé

Que ce soit en métropole ou dans les outre-mer, la gestion des ligneux invasifs est une problématique majeure qui doit prendre en compte la nécessité d'une approche écologique sans recours aux produits phytopharmaceutiques de synthèse. Présents dans tous types de milieux, leurs impacts sont multiples : tout d'abord par l'atteinte à la biodiversité et aux écosystèmes - notamment en espaces naturels - puis par la dégradation des infrastructures urbaines (bâtis et voies de transport), enfin par l'altération de la sécurité et de la praticabilité des sites concernés. Dans un contexte où ni la dévitalisation chimique ni les interventions mécaniques ne peuvent s'envisager comme des solutions d'avenir, les alternatives légalement autorisées manquent. Face à cette situation, la dévitalisation à l'ail, pratique séculaire et de plus en plus testée, pourrait offrir une opportunité intéressante, en permettant une utilisation dans de nombreux contextes et sur diverses essences. Pour ce faire, il est au préalable nécessaire d'évaluer son efficacité par une approche scientifique, et, si la technique s'avère effectivement efficace, de mieux comprendre les conditions d'utilisation pour optimiser l'efficacité de la technique, ceci dans le but de permettre son utilisation en toute légalité par les gestionnaires d'espaces naturels, urbains, forestiers, agricoles, d'infrastructures linéaires.

 

Rôle(s) de l'ITAB dans le projet

Expertise réglementaire de l'utilisation de l'ail en dessouchage

PRODUCTIONS DU PROJET
Picto projet en cours

Etat du projet

Livrables prévus ou disponibles

Dossier technique et réglementaire sur l'utilisation de l'ail en dévitalisation des souches d'arbres

Administratif du projet

Structure chef de file / Piloté par

Plante & Cité (Plante & Cité : Ingénierie de la nature en ville (plante-et-cite.fr))


Nom/Prénom Chef de projet de la structure

Guérin Maxime

 

Date de début/Date de fin

Janvier 2024/Décembre 2026

 

Financé par

Office Français de la Biodiversité (OFB)

 

Pour un coût total de

297 318,26€ 

Picto projet échelle nationale

Échelle du projet