Phybi-2
Solutions alternatives, PBI
Nouveaux moyens de lutte physiques et biologiques. Volet 2
Contexte
La station expérimentale de l'ASTREDHOR (Angers) est spécialisée en entomologie agricole. Par des projets précédents ou en cours (Diaplasce 1, 2 et three-ps, Biof’Horma et Admirons), nous avons développé des méthodes efficaces de contrôle pour certains ravageurs par usage de plantes de service (plantes-pièges contre aleurodes, otiorhynque et Duponchelia, plantes-fleuries en culture de rosier, pépinière ou chrysanthème, plante-anémophile pour nourrir les acariens prédateurs sur rosier ou Choisya). Pour d’autres ravageurs, pour lesquels l’usage de ces plantes de service n’est pas suffisant, nous avons défini des stratégies de lutte biologique efficaces (Anthocoris et Tamarixia upis contre psylle, larve de chrysope contre cochenille farineuse).
Malgré ces avancées, pour certains ravageurs ou certaines situations, aucune méthode alternative efficace et économiquement viable n’existe pour le moment. Les freins identifiés sont :
des auxiliaires spontanés en nombre insuffisant au moment où les dégâts sont réalisés (ex : altise, cicadelle),
l’apparition de dégâts très précoces avant que les auxiliaires n’aient le temps de contrôler le ravageur (ex : puceron sur cerisier ou pommier),
l’apparition asynchrone des ravageurs et des auxiliaires (puceron sur cerisier ou pommier),
la présence de nombreuses fourmis qui entretiennent les colonies de ravageurs et les protègent en expulsant les auxiliaires.
Les réponses proposées à la résolution de ces problèmes sont de 4 ordres :
1. Développer des méthodes de lutte physique pour les ravageurs mobiles (aspiration)
2. Favoriser les auxiliaires généralistes (qui réduisent les fréquences des attaques)
3. Exclure les fourmis des cultures afin de laisser le champ libre aux auxiliaires de foyers (qui réduisent les intensités des attaques)
4. Renforcer les défenses des plantes par modification du spectre lumineux (éclairage « Stimulateur de Défenses des Plantes ») et
5. Empêcher l’installation du ravageurs (filet de protection, « camouflage » des plantes par pulvérisation d’argile, effeuillage).
Le précédent projet PhyBi a exploré les 4 premières pistes. Pour certaines les résultats sont bons validant le levier, pour d’autres nous n’avons pas réussi à atteindre nos objectifs. Le présent projet vise à poursuivre les travaux prometteurs et tester la 5ème voie.
Enjeux (Problématique)
L’intérêt de ce projet est de mettre au point de nouvelles méthodes alternatives de contrôle des ravageurs pour lesquels peu de solutions économiquement viables existent actuellement. Les méthodes ici créées reposent sur des leviers peu étudiés (aspiration, auxiliaires généralistes, effeuillage). Ces solutions n’étant pas basées sur la stratégie de substitution des produits, elles seront compatibles avec d’autres méthodes déjà existantes renforçant d’autant leur efficacité.
Ainsi, les résultats de ce projet apporteront des solutions permettant d’éviter certains ravageurs avant qu’ils ne pullulent. Celles-ci, compatibles et préliminaires aux méthodes de contrôle par « éradication » (lâchers d’auxiliaires de foyer ou application d’insecticides utilisables en agriculture biologique) contribueront à atteindre les objectifs du plan Ecophyto tout en préservant les marges des producteurs (des méthodes préventives sont souvent plus économes que les méthodes curatives et limitent les pertes en production).
Objectifs du projet
L’objectif général de ce projet est de concevoir, d’évaluer et de développer de nouvelles méthodes de luttes physiques ou biologiques contre des ravageurs particulièrement préoccupants dans les situations où aucune solution n’existe. Il s’agit des altises, des cicadelles, de certains pucerons, de certains thrips et de certains papillons.
Les objectifs opérationnels sont :
Tester l’efficacité de l’aspiration contre de nouveaux ravageurs (altises, thrips, aleurodes) et déterminer les modalités pratiques d’usage (fréquence de passage, heure de passage).
Quantifier l’intérêt en production des hyménoptères chasseurs pour contrôler les pucerons en pépinière et définir les conditions d’utilisation des fagots (densité, renouvellement, diamètre optimale de la moelle, hivernage et réintroduction au printemps…) permettant le transfert de la pratique en production.
Savoir si des fagots de tiges de bambou sans cloison permettent d’offrir un site d’hivernage concentrant les araignées et forficules et savoir s’il est possible d’augmenter le niveau d’araignées d’une parcelle au printemps en y installant des fagots hivernés.
Définir les conditions optimales d’utilisation de la lumière bleu pour un usage en production (quelles cultures, quelle intensité, quand éclairer (jour ou nuit)).
Vérifier l’intérêt et les effets secondaires éventuels d’un effeuillage des fruitiers à l’automne pour éviter les attaques de pucerons au printemps. Définir les meilleures conditions de réalisation pour permettre le transfert.
Résumé
Actuellement, la lutte biologique est souvent axée sur l’usage d’auxiliaires de foyers (insectes qui s’installent dans les cultures uniquement en présence de foyers de ravageurs. Ex : coccinelles, syrphes). Des travaux précédents, dont le projet Diaplasce financé par la région, ont permis de mettre au point des méthodes permettant de favoriser ces auxiliaires comme l’utilisation de plantes de service (plante-fleurie notamment). Or, il existe d’autres moyens permettant de contrôler les ravageurs sans usage de pesticide. Le précédent projet PhyBi (2019-2021) a exploré différentes voies. La première consistait à retirer les ravageurs des cultures (piégeage (lumineux ou englué) et aspiration), La deuxième a visé à réduire le développement des ravageurs par des éclairages spécifiques. Enfin, nous avons travaillé sur la promotion des auxiliaires au sein des parcelles par la disposition d’habitats (fagots de tiges de sureau pour attirer et installer les hyménoptères chasseurs et tiges de bambou pour maintenir les araignées) et l’exclusion des fourmis. Certains pistes n’ont pas fourni de résultats exploitables (pièges lumineux et exclusion des fourmis) d’autres sont très prometteuses (aspiration, lumières/insectes et fagots). Ce nouveau projet a pour but de développer ces pistes jusqu’à une application en entreprise. Nous allons également tester un nouveau levier pour contrôler les pucerons des fruitiers qui consiste à effeuiller les plantes à l’automne pour éviter aux femelles de venir y pondre.
Rôle de l'ITAB dans le projet
Action 3 : lutte biologique – promotion des auxiliaires généralistes hyménoptères chasseurs et araignées
Etat du projet
Structure chef de file / Piloté par
ASTREDHOR (ASTREDHOR - Institut des professionnels du végétal)
Nom/Prénom Chef de projet de la structure
FERRE Alain
Date de début/Date de fin
Janvier 2022/Décembre 2024
Financé par
Région Pays de la Loire
Pour un coût total de
288 541€
Lycée Angers-Le Fresne (Accueil - Le Fresne - Lycée agricole, CFA et CFPPA Angers-Segré (lefresne-angers-segre.fr))
Echelle du projet
Régional