Affichage environnemental et écoconception
Mots-clés : Analyse de Cycle de Vie, Affichage environnemental, Impacts environnementaux, écoconception des systèmes agricoles

Affichage environnemental et écoconception
L'ITAB travaille depuis 2016 à l'amélioration des méthodes d'Analyse de Cycle de Vie afin que l'ACV puisse mieux représenter les diversités de systèmes agricoles, et refléter au mieux leurs impacts environnementaux.
En effet, les indicateurs de l’ACV ne suffisent pas pour l’évaluation environnementale des systèmes agricoles : ils n’intègrent pas les services rendus (externalités positives), et ne rendent pas correctement compte de tous les impacts négatifs, en particulier ceux liés à l’utilisation des pesticides, d’antibiotiques et antiparasitaires, ni des impacts sur la qualité du sol, ou encore de l’ensemble des enjeux environnementaux, notamment des enjeux liés à la biodiversité et à la fourniture de services écosystémiques. Or, ces volets sont des atouts majeurs pour l’écologisation des pratiques agricoles, dont l’agriculture biologique.
En 2016, aux côtés d’INRAE et d’autres Instituts, l’ITAB s’est engagé dans un Projet ACV Bio (2016-2020) financé par l’ADEME, et co-financé par le PNDAR, pour contribuer à améliorer les méthodes d’évaluation en ACV, et en travaillant en particulier sur les indicateurs dits complémentaires.
En 2020, suite à la publication de la base de données AGRIBALYSE 3.0 en septembre 2020 par l’ADEME, l’ITAB a alerté sur les conclusions erronées qui peuvent découler de son utilisation pour l’évaluation environnementale des produits agricoles et l’affichage environnemental des produits alimentaires. En effet, les données utilisées pour l'affichage environnemental sont également le support de projets d'écoconception, en vue de l’amélioration des scores, les producteurs (des agriculteurs à l'agro-alimentaire) cherchant à minimiser les impacts, via la mise en œuvre de pratiques dites « mieux-disantes », comparées aux impacts issus de produits moyens français. Pour en savoir plus, lire la note d’information et d’alerte sur les données ACV d’Agribalyse 3.0 (lien ci-dessous) mises à disposition pour l’éco-conception et le futur affichage environnemental des produits alimentaires ci-dessous, ainsi que le communiqué de l'INRAE sur le sujet.
Au-delà des points d’alerte, l’ITAB a souhaité s’engager plus avant pour être force de propositions, en vue de mieux refléter les impacts environnementaux, avec une approche systémique intégrant les enjeux de préservation des écosystèmes et de santé globale. L’ITAB s’est donc engagé dans l’expérimentation nationale « Affichage environnemental » :
- L’Institut s’est à la fois investi dans le cadre du groupe de travail sur les indicateurs nécessaires pour un affichage transparent, pertinent, et robuste, avec des experts issus de tous les maillons des chaînes de valeurs (voir par ex. la note GT Biodiversité).
- Par ailleurs, l’ITAB s’est aussi associé à deux Bureaux d’études, Sayari, spécialisé en ACV, et VeryGoodFuture, spécialisé en enquêtes comportementales, pour proposer une « preuve de concept » avec un visuel dédié, le « Planet-Score ». Cette méthode est basée sur un socle ACV avec des correctifs, et des indicateurs hors ACV, et permet de distinguer à la fois en intra-catégorie, et en inter-catégorie.
- Pour parer aux manques relatifs en particulier sur la biodiversité, l’ITAB, accompagné par INRAE et Sayari a co-conçu un indicateur prédictif permettant d’estimer l’impact des différentes pratiques agricoles sur la biodiversité, sans avoir à calculer, parcelle par parcelle, le nombre de vers de terre, d’oiseaux ou de papillons.
- L'ITAB participe à la concertation sur l'affichage environnemental d’Etat ECOBALYSE sous l’égide du Ministère de la Transition écologique et de l’ADEME. Ce futur affichage environnemental se fonde également sur des méthodes d'ACV et sur des compléments pour pallier les limites soulevées par l'ITAB et divers autres acteurs du secteur (voir https://ecobalyse.beta.gouv.fr/ pour plus de renseignements).
L’ITAB mobilise également son expertise en évaluations environnementales dans différents collectifs, par exemple dans le GIS Revalim groupe d’intérêt spécifique qui associe l’ADEME, des ingénieurs des instituts de l’amont, de l’aval, et des chercheurs d’INRAE pour améliorer les données, métriques, modèles et méthodes (voir GIS Revalim).
Enfin, l'ITAB a également réalisé une prestation pour une interprofession, pour comparer différentes méthodologies de notation environnementale, et montre la forte dépendance aux méthodes dans les classements des produits.
Intervention à la Matinale de l'Agence Bio
