Type de ressource
Projet

PARiCi en Bio

Chapô

Cuivre, vigne, poire, pomme de terre, inter-filières, Living-Labs, innovations couplées, agriculture biologique

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Fleur de pommier à Gotheron, Drôme - Copyright Frédéric Rey, ITAB
Contenus

Programme d'action inter-filières pour des systèmes bio affranchis de l’usage du Cuivre

Résumé

Le projet PARiCi, piloté par l’ITAB, vise à concevoir des systèmes agricoles biologiques sans utilisation de cuivre, un fongicide encore largement employé pour lutter contre des maladies comme le mildiou ou la tavelure. Les solutions actuelles, telles que la résistance variétale ou le biocontrôle, ne suffisent pas à elles seules, nécessitant une approche intégrée et la réorganisation des systèmes agricoles. Le projet repose sur la collaboration de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, des producteurs aux consommateurs, et s’appuie sur cinq Living-Labs (LLs) pour tester des scénarios sans cuivre dans trois filières (vigne, poire et pomme de terre) réparties sur plusieurs territoires. Ces LLs, animés par des partenaires techniques et scientifiques, encouragent la co-conception de solutions adaptées aux réalités locales. PARiCi vise à démontrer la faisabilité de systèmes agroécologiques innovants, tout en promouvant la diffusion de méthodes d’innovation pour répondre à d’autres défis à l’avenir. Les résultats intéressent particulièrement l’AB, mais également les autres formes d'agriculture consommatrices de produits cupriques.

Descriptif du projet

Contexte et enjeux

La Commission des Usages Orphelins emploie le terme “substance pivot” lorsqu’une substance active (s.a.) est la seule autorisée pour un usage donné, ou bien que les autres s.a. autorisées n’apportent pas une protection jugée satisfaisante. Le cuivre est considéré comme substance pivot pour l’agriculture biologique pour de nombreux usages, principalement contre les oomycètes tels que le mildiou et notamment sur vigne et pomme de terre, et contre les ascomycètes comme la tavelure sur fruits à pépins. En effet, c’est la seule substance autorisée par le règlement bio avec une efficacité suffisante, un spectre assez large et peu de résistance pour couvrir ces usages, quand l’agriculture conventionnelle dispose d’autres molécules avec une efficacité comparable au cuivre. C’est pourquoi la part des surfaces traitées en vigne, pomme de terre et pomme en bio varie entre 75% et quasi 100% d’après les enquêtes Agreste. A noter que le cuivre est aussi largement utilisé (tant en surface qu’en quantité épandue) en agriculture non-biologique.
En 2018, en raison de son profil de risque, le cuivre a été classé substance candidate à la substitution et par conséquent n’a été réautorisé que pour 7 ans au lieu de 10.
Même si de nombreuses initiatives ont été menées pour réduire, voire supprimer, l’usage du cuivre en agriculture biologique, la dépendance à cette substance pivot reste forte et elle est particulièrement marquée les années à forte pression phytosanitaire, notamment dans le contexte de dérèglement climatique.
Le projet PARiCi propose une démarche collaborative réunissant les acteurs du système agroalimentaire afin de concevoir et d’expérimenter des systèmes innovants et disruptifs, visant à ne plus avoir recours au cuivre. L'objectif est de surmonter les obstacles socio-techniques liés à la dépendance actuelle au cuivre.
En cherchant à construire des systèmes affranchis du cuivre, ce projet répond totalement aux objectifs du PARSADA, qui est d’anticiper le retrait de certaines substances actives comme le cuivre. De plus, PARiCi en Bio s’inscrit pleinement dans plusieurs items du plan d’action validé en comité interfilière sur les maladies fongiques en AB.


Objectifs du projet

Le projet PARiCi en bio vise à libérer les systèmes agricoles biologiques de leur dépendance au cuivre, en relevant trois défis majeurs :

  • Lever les freins sociotechniques : Identifier et dépasser les obstacles techniques, sociaux et organisationnels propres aux filières de la vigne, de la pomme de terre et de la poire. Aller au-delà des approches mono-filières permet de générer des innovations transversales et inspirantes. 
  • Inspirer pour susciter l’innovation : En s’appuyant sur les expériences réussies d’agriculteurs et de chaînes de valeur ayant réduit ou éliminé l’usage du cuivre, le projet vise à diffuser ces réussites et à encourager de nouvelles avancées.
  • Mobiliser les acteurs de la chaîne de valeur : La réussite de la transition vers des systèmes sans cuivre dépend de la collaboration de l’ensemble des parties prenantes : producteurs, chercheurs, entreprises et consommateurs. Cette mobilisation repose sur une approche systémique, intégrant les dynamiques territoriales et les spécificités des différents contextes locaux.
  • Concevoir des systèmes et des filières bio affranchis durablement du cuivre : S’appuyer sur des Living-Labs pour co-concevoir, expérimenter et évaluer des stratégies alternatives adaptées aux réalités locales. Ces approches permettent de développer des solutions agroécologiques intégrées et de concevoir des systèmes viables à long terme, capables de s’affranchir durablement du cuivre.
  • Assurer la formation continue et le renforcement des capacités des acteurs : Accompagner les parties prenantes par la formation et l’apprentissage collectif tout au long du projet, pour garantir la pérennité des solutions et accélérer la transition agroécologique. L’objectif est que d’autres acteurs puissent, par la suite, les mettre en œuvre les méthodes et stratégies sur d’autres problématiques agricoles et contextes.

Pour ce faire, il s’appuie sur plusieurs axes :

  • Partage des connaissances : partager les bonnes pratiques et les connaissances issues des différentes filières pour accélérer la transition.
  • Expérimentation d’alternatives innovantes : tester des combinaisons de solutions techniques (résistance variétale, prophylaxie, biocontrôle) adaptées aux contextes locaux, tout en intégrant les réalités sociales et économiques.
  • Living-Labs territoriaux comme cadres d’expérimentation : Utiliser ces laboratoires vivants pour co-innover avec les parties prenantes et tester des solutions en conditions réelles, afin de mieux gérer les défis liés aux temporalités et aux engagements des acteurs ;
  • Intégration des échelles territoriales et des filières : Associer acteurs locaux et nationaux à travers un réseau de Living-Labs pour mutualiser les expériences et élaborer des stratégies applicables à grande échelle.
  • Cadre méthodologique commun : Mettre en place des outils collaboratifs et des méthodes, former et accompagner les animateurs des Living-Labs pour faciliter l’exploration, la co-innovation et l’expérimentation.


Rôle de l’ITAB dans le projet

Coordinateur du projet

PRODUCTIONS DU PROJET

Picto projet démarré

Etat du projet

Démarré

Livrables prévus

  • Des recommandations pour réussir des systèmes en AB sans cuivre, intégrant les dimensions techniques, sociales, économiques et réglementaires à destination de divers publics.
  • Un recueil de récits de réussites « adopter des solutions durables sans cuivre », comprenant des portraits de fermes et de filières innovantes qui mettent en lumière les logiques d’action des acteurs et les conditions de leur succès.
  • Un inventaire des freins et leviers à la suppression du cuivre pour chaque Living-Lab, issu du Diagnostic SocioTechnique.
  • Une analyse des solutions testées sur le terrain pour remplacer le cuivre dans chaque Living-Lab et un récit sur le processus d’innovation à travers les Living-Labs et les résultats obtenus.
  • Une boîte à outils pour les conseillers et animateurs sur la reconception des systèmes de production bio sans cuivre et l’approche Living-Lab.
  • Un kit de formation pour les organismes de formation des conseillers et animateurs, avec des ressources pédagogiques et un scénario pédagogique.
  • Des publications scientifiques sur les méthodologies appliquées dans les Living-Labs (ex. les innovations couplées autour de la problématique de suppression du cuivre ; la méthodologie de conception d’innovations couplées combinant les approches territoriales et filière via le réseau de Living-Labs du projet).

Administratif du projet

Structure chef de file 

ITAB


Chef de projet de la structure

Frédéric Rey frederic.rey[@]itab.asso.fr

 

Date de début/Date de fin

Mai 2025 - Avril 2030

 

Financé par

PARSADA

 

Pour un coût total de

4,2 millions d'euros

 

En partenariat avec

Instituts techniques agricoles

  • ITAB
  • IFV 

Organismes de Recherche

  • INRAE Bretagne-Normandie
  • -INRAE PACA 
  • INRAE Ile-de-France-Versailles-Saclay
  • INRAE Occitanie
  • INRAE Nouvelle-Aquitaine

Organismes de R&D et organisations de producteurs

  • GRAB 
  • Bio en Hauts de France (BHF) 
  • Bio Nouvelle Aquitaine (BNA) 
  • Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine (VBNA)
  • Pôle Bio Massif Central (PBMC) 
  • CivamBio 66 (Bio66)
  • FNAB
  • Chambres d’Agriculture de France (CDAF)

Établissements d’enseignement agricole

  • Bergerie Nationale (Berg. N)
  • Exploitation Agricole de l’EPLEFPA le Valentin (EPL Val.)

Autres partenaires techniques

Acteurs des Living-Labs et ARMEFLHOR, partenaire non financé du projet, qui pourrait mettre en place un Living-Lab sur la pomme de terre à la Réunion dans un avenir proche si les conditions sont favorables.

Partenaires associés au comité de pilotage du projet

Les partenaires techniques impliqués, ainsi que des représentants de la DGAL (MASAF), du CST et de la Task Force Bio du PARSADA.

Partenaire financier

DGAL (MASAF)

Picto projet échelle nationale

Échelle du projet

Nationale