PEI Blés populations

Descriptif du projet

Contexte

Ce projet sur les blés est le fruit d’une collaboration entre l’entreprise Celnat, Haute-Loire Biologique (salariés et agriculteurs), la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire et l’ITAB.
Le travail partenarial a commencé en 2015 pour déterminer les axes de travail du projet et organiser des premiers essais au champ. A partir de 2016, le travail sur les blés populations a obtenu le soutien de l’Europe par l’intermédiaire du dispositif Partenariat Européen pour l’Innovation (PEI). Les quatre axes principaux de travail étaient alors le comportement agronomique (essais analytiques aux champs), la qualité nutritionnelle et technologique, la traçabilité et la dynamique du groupe d’agriculteurs.
En 2017, les agriculteurs qui prenaient part à ce travail sur les céréales populations ont décidé de se constituer en GIEE : le GIEE-Les Épis de Cérès.

Actions réalisées

La Chambre d’agricultures de Haute-Loire a conduit des essais sur quatre ans, du semis jusqu’à la récolte, en passant par des comptages de levée et d’épis et des notations vis-à-vis de leur tolérance au froid, à la verse et aux maladies. Chaque placette a été moissonnée pour mesurer le rendement de chaque variété sur quatre campagnes culturales et évaluer le potentiel de rendement de ces variétés. Les modalités étaient répétées trois fois (quatre répétitions la dernière année) pour renforcer la fiabilité des résultats.

Les agriculteurs adhérents de Haute-Loire Biologique, de leur côté, ont mis à disposition les semences de variétés populations pour les essais. L’équipe des salariés de Haute-Loire Biologique a assuré l’animation et la structuration (reconnaissance en GIEE) du groupe d’agriculteurs impliqués dans ce projet. Aujourd’hui, le GIEE – Les épis de Cérès poursuit le travail engagé sur les céréales populations (mises en place de plateformes paysannes, bourse d’échanges, formations, etc.). Par ailleurs, Haute-Loire biologique a assuré l’animation globale du projet PEI et a participé au travail sur les plateformes et les analyses avec ces partenaires.

Celnat a effectué des notations sur la morphologie et la physiologie des variétés populations, des mesures sur grain comme le poids spécifique (PS), la teneur en protéines ainsi que des tests technologique (mouture et panification) en collaboration avec les boulangeries La Brivoise.

Enfin, l’ITAB a été sollicité pour son expertise sur la traçabilité dans les filières bio. Il a contribué au travail en testant trois méthodes d’analyses sur grains pour essayer de différencier variétés modernes et variétés populations.

Blés populations, de quoi parlons-nous ?

Il n’est pas aisé de trouver une définition consensuelle des blés populations. Beaucoup de termes existent et sont plus ou moins précis suivant les personnes qui les revendiquent : blés de pays, blés anciens, blés landrace (Camille Vindras-Fouillet, ancienne salariée de l’ITAB, a essayé de proposer une nomenclature reprenant tous ces termes).

Dans le cadre de ce projet, les blés populations ont été considérés comme étant des variétés qui ne sont pas des variétés modernes (elles ne sont ni des lignées pures, ni des hybrides) et qui ne sont pas inscrites au catalogue officiel des variétés commerciales. Il faut donc souligner qu’ont été appelées populations des variétés issues de sélections paysannes continues (diversité génétique des individus assez forte) et des variétés issues d’accessions de banques de semences (diversité génétique des individus assez faibles).

En ce qui concerne les essais menés ici, 9 lots de blés ont été qualifiés de variétés populations : Redon Blanc, Epweisen, Rouge d'Alsace, SarryBugda, Roussou, Blé de Langogne, Fushweisen, Chiddam, Rouge de Bordeaux.

Ces variétés n’ont pas fait l’objet de sélection moderne, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas des lignées pures et elles ne sont pas inscrites sur le catalogue officiel des variétés commerciales. Malgré tout, quatre années d’essais ont permis de constater que certaines populations sont composées d’individus fortement différents sur plusieurs critères (par exemple, populations avec individus barbus et non barbus) alors que d’autres étaient en revanche plutôt homogènes.

Les termes « variétés populations » ou simplement celui de « populations » ont été utilisés dans le projet pour désigner les neuf lots de blés testés.